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La convivialité enfermée dans un sandwich, avant dévoration...
Voici plus d'un mois, j'avais commencé l'écriture de cet article, et puis j'ai été saisi de mélancolie : il serait temps que j'en sorte ! J'achève en tout cas cet article !
Auparavant, permettez-moi de vous présenter mes meilleurs voeux pour l'an 2016, mieux vaut tard que jamais, d'ailleurs nous sommes encore en janvier...
Dans les années 70, j'ai découvert avec bonheur les livres et la pensée d'Ivan Illich. Bien sûr le concept de convivialité a séduit le bourguignon que je suis : convivialité comme art de vivre ensemble, dans la chaleur humaine, l'ouverture à l'autre. Depuis plusieurs années, ce concept est repris et "travaillé" par plusieurs intellectuels, tel Alain Caillé, j'en ai déjà parlé et recommandé le manifeste du convivialisme... Je n'y reviens pas.
Ce qui me frappe et me rend mélancolieux (en dépit du bon vin, eh oui, ça m'arrive), c'est que notre appétit de convivialité est pris en sandwich entre deux mâchoires impitoyables. Celle du terrorisme maquillé d'Islam est évidente, et je suis bien d'accord que nous devons nous défendre à travers le jeu de nos institutions mais hélas : je vois que ces institutions se transforment en une autre mâchoire tout aussi dangereuse !
Quoi ! Un gouvernement républicain se sert de la peur pour pérenniser l'état d'urgence et détruire les piliers de notre pacte social : on assigne à résidence des citoyens qui n'ont rien à voir avec le terrorisme mais qui entendaient manifester sans violence leur opposition à une politique, c'est-à-dire exercer leur droit civique jusque-là garanti par la loi. Et la séparation des pouvoirs qui depuis plus de deux siècles garantissait nos libertés individuelles est abolie au profit de la mainmise de l'appareil du pouvoir exécutif. Faut-il s'étrangler de rire en constatant que les gouvernants de gauche, artisans de cette tragique régression, diabolisent par ailleurs une extrême-droite en progression constante ? Où est la différence ?
Manipuler la peur profite toujours au plus démagogue, et je vois venir de dures années. S'il est une chose que nous devons sauver, c'est bien la convivialité, en dépit de sa dévoration commencée, et pour cela nous ne devons jamais laisser la peur dicter nos décisions. La France se défigure, l'Europe se déshumanise, les écosystèmes mondiaux continuent de se dégrader, de se défaire, et pourtant il nous faut poursuivre notre patient effort quotidien, même s'il est très minime et en apparence inefficace : c'est notre indispensable part du colibri !
Pour tout vous dire, chères et chers abonnés à "l'avant-boire", après avoir fermé mon site internet le mois dernier, je méditais de fermer ce blog. Eh bien, je n'en ferai rien ! Au-delà de quelques groupements d'achats, j'essaierai ici d'approfondir quelques thèmes fondamentaux de notre humanité, bien sûr sous l'angle de la civilisation du vin...
Je tiens aussi à vous signaler un texte que j'ai beaucoup aimé :
TRINK !
Pierre Paillard
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Commentaires
Coucou de Suisse normande (spécialité horlogère locale) !!!
J'aurai bien aimé trouver ce titre : la convivialité enfermée dans un .. etc...
bravo je le fais, mien, ça tombe bien il est 13h de ce dimanche normand bien typique, peu de risque d'éclaircies...
Content que tu remettes le Kamarad Ivan Illich sur le haut de la pile des livres de chevets sur la table de nuit de nous autres insomniaques, il le mérite... et n'a pas pris beaucoup de rides, lui...
Je suis, cela ne t'étonnera point OK avec les termes de ta chronique...
Je vais dare dare me pencher sur l'empêchement de soi et les compères Paul Jorion et S.S. Pourtales que je ne connais point.
Je ne suis pas toujours un adepte du "pas de nouvelle, bonne nouvelle" aussi je (nous)m'inquiétai de ton silence mélan- colisé
La Suisse normande ne délivre pas (encore !) de visa pour se faire pénétrer par quelque bout que ce soit ! vous êtes bien "chaleureusement (c'est une image") accueillis à la maison ... alors, à vos agendas !!
par ailleurs pour ne pas faillir à ma légende, tu trouveras nos voeux délivrés le 31 janvier. Merci des vôtres. tu remarqueras que je ne forme plus depuis longtemps de voeux de prospérité ! n'ayant pas le traître sou pour le mandat d'accompagnement qui devrait logiquement et pour plus de certitude de réalisation accompagner ce voeu !!!
2016
« Je vous souhaite des rêves à n’en plus finir et l’envie furieuse d’en réaliser quelques-uns.
Je vous souhaite d’aimer ce qu’il faut aimer et d’oublier ce qu’il faut oublier.
Je vous souhaite des passions.
Je vous souhaite des silences.
Je vous souhaite des chants d’oiseaux au réveil et des rires d’enfants.
Je vous souhaite de résister à l’enlisement, à l’indifférence aux vertus négatives de notre époque.
Je vous souhaite surtout… d’être VOUS. » Jacques Brel
Cultivez vos jardins secrets
Sortez des sentiers battus
Faites de belles rencontres
(venez nous voir !!!!!!)