• Ô amateurs inscrits à ce blog, veuillez pardonner mon retard : depuis un mois, je vis un gros "passage à vide". Sans doute est-ce la curieuse fin d'hiver qui me travaille, cette saison est toujours difficile pour les vieux...

    Quoi qu'il en soit, nous avions goûté les vins de Loire de deux propriétaires "incontournables" pour le rapport de la qualité au prix, et en finale un vin liquoreux du bordelais. Voici donc, enfin, les résultats !

    Le premier : Stephan Przezdziecki Le landreau à St Rambert du Lattay (tél : 02 41 57 94 24). Il s'agit d'un vin blanc sec de cépage chenin, de 2011.

    Après dégustation, nous avons décidé de ne pas le retenir, car il nous a paru déséquilibré. Pourtant, il paraissait prometteur. La bouteille entamée est donc allée dans la porte du frigo et promise à une sauce future. Et puis, deux jours plus tard, j'ai éprouvé le désir de regoûter et... grosse surprise, je ne reconnaissais plus le vin : le déséquilibre avait disparu et j'avais en bouche un vrai bon chenin, élégant et racé. Je signale ceci car, sans indication du vigneron, je ne passe pas les vins en carafe avant la dégustation. Or, il aurait fallu le faire... Cependant, la règle du jeu s'applique, le vin n'est pas retenu pour cette fois mais je vous invite par contre à retenir le nom du vigneron.C'est un homme à ne pas oublier.

     

    Le second est le domaine des Sablonnettes (famille Ménard) l'Espérance à 49750 Rablay sur Layon. Téléphone : 02 41 78 40 49.

    "Les copains d'abord", Vin de France de 2011, cépage Groslot.

    Oeil : rouge cerise, dense, opaque.

    Nez : fruité et gourmand : salade de fruits (cerise), épicé (poivre).

    Bouche : friand, fringant et gouleyant, on retouve les épices en bouche...

    Conclusion : vin simple, agréable, de plaisir. A boire de préférence sur charcuteries (le gras équilibrera l'acidité).

    Tarif à la propriété :de 6,40 € à 8 € suivant quantité.

     

    Rosé passerillé, 2011 (devrait être "Cabernet d'Anjou").

    Oeil : oeil de perdrix, limpide et brillant.

    Nez : de confitures (bananes, fraises, gelée de groseilles)

    Bouche : douce mais fraîche, fruitée, vin légèrement perlant. Belle friandise !

    Conclusion : servir à 8° sur salade de fruits ou tarte aux fruits rouges. Autre suggestion : trancher des pêches dans une coupe de ce vin.

    Tarif à la propriété : de 9 à 11 € la bouteille selon quantités.

     

     COTEAUX DU LAYON VIEILLES VIGNES, 2011.

    Oeil : robe dorée, limpide, brillante (or liquide)

    Nez : miel, gelée de coings.

    Bouche : onctueuse, équilibrée, puissante. Longueur en bouche, et fin de bouche légèrement citronnée.

    Conclusion : vin de volupté. Recommandé ! Servir à 8° sur foie gras ou dessert.

    Tarif à la propriété : de 12 à 15 € la bouteille, selon quantité.

    Glose : les vins du domaine des Sablonnettes sont en vente au Blida à Caen (voir la page des cavistes normands). Le Groslot 2011 est épuisé à ce jour mais essayez le 2012 ? Je n'ai aucune idée des tarifs pratiqués au Blida mais pour un essai d'une ou deux bouteilles, le risque n'est pas grand. Comme le domaine des Sablonnettes présente une gamme de vins très étendue, il pourrait être opportun de prévoir une visite en groupe et sur place faire une commande ? Qui voudrait se charger d'organiser cela ? Affaire à suivre...  

    Le troisième propriétaire est Jacques Broustet 2 route de Gaillard 33490 ST PIERRE D'AURILLAC   (Téléphone : 05 56 63 31 69).

    "Le défi de Lamery", blanc liquoreux 2010 "hors AOC", évidemment !

    Oeil : or ou plutôt bronze, ambré, agréablement voilé. "Larmes" importantes. 

    Nez :  pâtes de fruits ; très miellé ; quelques notes empyreumatiques (joli mot pour dire hydrocarbures mais ici c'est un plus pour le vin).

    Bouche : onctueux, puissant et même un peu lourd. Amertume que les uns aiment, d'autres non.

    Conclusion : plus proche des vins doux naturels que des liquoreux ; ira très bien sur une mousse au chocolat.

    Tarif à la propriété : 19,50 € la bouteille de 75 cl. 

    Glose : Ce vin surprenant est en principe encore en vente au Blida à Caen. Nous avions goûté le rouge (AUTREMENT). Il nous avait émerveillé, mais n'était pas disponible au Blida. A 16 € la bouteille (prix départ-cave), ce rouge est largement l'égal de la cuvée Emilien du château Le Puy. Nous pourrions peut-être tenter de réaliser un groupement d'achat en "carton-partenaires". Qui est intéressé ? Pour ma part, je prendrais deux bouteilles de liquoreux, car je n'ai pas grand-chose pour accompagner les excellentes mousses au chocolat que fait parfois la femme de ma vie... Et une bouteille de rouge pour une occasion festive.

    TRINK !

     

     

     

     

     


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  • Les témoignages abondent sur la Toile, qui mettent en cause la qualité de notre alimentation. Ils sont repris et amplifiés, ou non, par les mass médias.

     

    En vérité, les choses sont beaucoup plus complexes qu'il n'y paraît à première vue..

    Voici un autre témoignage, reçu hier et qui ne m'étonne guère : http://www.rue89.com/2013/02/15/il-fallait-garder-40-de-la-viande-avariee-239652

    (N'oubliez pas d'aller voir les pages sur le "minerai de viande" ! A quand le minerai de chien, de chat ? Et pourquoi pas le minerai de rat ? Le "minerai d'insecte" est déjà là, lui ! Voir le site micronutris...

    J'ai moi-même travaillé quelques mois dans une fromagerie semi-industrielle, en 1979. Et j'ai alors compris de l'intérieur la logique du système agro-alimentaire, ses tenants et ses aboutissants... et cessé définitivement d'accorder la moindre confiance aux institutions de veille et de contrôle sanitaires, tant françaises qu'européennes. Leurs liens directs ou indirects avec les intérêts privés étaient masqués par une opacité totale. Et la démission du politique a permis le règne malsain du dire d'expert, expert prétendument objectif et au-dessus de tout soupçon. Ceci vaut pour le monde de l'aliment comme pour celui du médicament...

    Heureusement, depuis quelques années, nous assistons au dévoilement progressif de toutes les pratiques qui violentent la nature et nous nuisent. Cela suffira-t-il pour un changement ? J'en doute à court terme... Mais tout un chacun peut, comme le narrateur du témoignage, choisir d'acheter tel ou tel type d'aliments. Mais alors, comment se nourrir si on ne va plus au supermarché ?  Eh bien, depuis quarante ans, je privilégie l'achat direct, le circuit court ou le plus court possible, et je ne suis pas mort de faim.

    Certes je ne veux d'autre aliment que "bio" (car la logique et les produits ou méthodes industrielles sont à l'oeuvre dans la majorité des "exploitations" agricoles). Cependant j'ai su très vite que le label "bio" n'est pas exempt de tout reproche, et c'est là que les choses se compliquent. Aussi, d'abord et avant tout je veux connaître le producteur, ses fournisseurs, ses méthodes de travail. En plus de quarante ans, j'ai ainsi rendu visite à des centaines de domaines, et pas seulement viticoles ! Dire que je n'ai jamais été abusé serait présomptueux de ma part, je ne m'y risquerai pas. La mouvance bio est elle aussi contaminée par la société du mensonge, et parfois le masque est très bien ajusté. Je me souviens de cet oenologue des pays de Loire qui me dit, en 1997 : "Les bios, je les connais, ce sont ceux qui m'achètent les produits, paient en liquide et ne veulent pas de facture !" (puisque les organismes certificateurs se fondent d'abord sur l'examen de la comptabilité... donc : "pas vu pas pris").

    Il est impératif de pouvoir faire confiance. Sans confiance, nous allons tout simplement au désastre individuel et collectif, aux rumeurs folles et aux psychoses irrationnelles par définition...

    Dans l'ensemble, je suis plutôt satisfait de mes choix. Parlons de la viande, par exemple. Nous avons à Caen, et c'est une chance,  un boucher bio : monsieur Duval, au bas du Chemin Vert, (avenue de la 1ère armée, non loin du Leclerc Bd Dunois. Tél : 02 31 73 34 77).  Chaque animal acheté est garanti  "bio", le nom du fournisseur est affiché, ainsi que sa certification. La qualité est excellente ! Et je suis son client, mais pas pour tout.

    Sur le marché des fossés St Julien, le vendredi matin, j'achète souvent ma viande de porc à la ferme des Crettes, poulets et pintades à Denis Saulnier, parfois boeuf et mouton à la maison Vallée. Je connais ces producteurs, certains depuis très longtemps. Ils me donnent entière satisfaction. J'annoncerai ici leurs journées "Porte ouverte".

    Je fais aussi partie d'une AMAP (Association pour le Maintien d'une Agriculture Paysanne), et c'est la meilleure idée qui soit. Ses fondatrices japonaises, après le scandale de la baie de Minamata (souvenez-vous, les enfants-légumes !), voulurent mettre un nom sur l'aliment, c'est-à-dire le nom du producteur. Au-delà de la confiance nécessaire, une solidarité en actes fut mise en oeuvre. Elle demande vigilance : j'avais quitté la première AMAP du Calvados après m'être retrouvé "client captif" d'un maraîcher alors peu compétent. Comme je ne pouvais espérer une amélioration rapide, j'ai renoué avec mon ancien maraîcher, qui vend sur le marché. Mais je n'ai pas jeté le bébé avec l'eau du bain, car le système des AMAP est en plein tâtonnement et la réussite de la formule dépend de notre investissement responsable. Son succès qui va grandissant correspond à une demande de plus en plus forte, et aussi à davantage de maturité : n'en déplaise au slogan des Biocoop, être consom'acteur demande d'abord de s'affranchir du statut de "gentil-client-qui-ne-pose-pas-de-questions" et ensuite de se prendre en charge. Je redonne donc le site des AMAP françaises : www.reseau-amap.org/

    Nous ne sommes pas (encore) complètement piégés par un système voué à une économie de marché qui ne connaîtrait plus d'autre loi que celle de la cupidité. Nous pouvons oeuvrer à la création d'une autre façon de vivre, petitement peut-être mais "plus on est de fous, plus on rit". Voici quarante cinq ans, je passais pour fou aux yeux de beaucoup de personnes autour de moi : peu à peu cette folie est de plus en plus partagée et je m'en réjouis. Cependant il reste évidemment beaucoup à faire.

    En 1968, Marie-Ma et moi étions co-créateurs, avec quelques autres, de ce qui fut la première coop bio en France. Notre ambition était affichée en grand : "Mettre l'alimentation saine à la portée de toutes les bourses" (Pour différentes raisons, l'aventure ne dura pas deux ans). A ce jour, la COOP 1 de Caen est fidèle à cette devise, car ses marges commerciales sont bien plus faibles que celles pratiquées dans le réseau Biocoop (donc, les prix beaucoup moins élevés). La COOP 1 est au milieu de la rue Savorgnan de Brazza, à la Maladrerie. Téléphone : 02 31 73 61 65.

    Bien sûr on trouvera toujours un vendeur pour un produit encore moins cher, mais qu'en est-il de ses qualités nutritionnelles ? De sa saveur ? Bon sang, nous ne sommes ni buveurs ni mangeurs d'étiquettes !

    Je suis et reste coopérateur, amapien et toujours amateur de bon vin !

    Bon appétit et, je l'espère, @ vous lire bientôt !

    Pierre Paillard


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  • En page 4 du quotidien Ouest-France, daté 12 et 13 janvier 2013, l'article : "Bisphénol A, menace sur la reproduction humaine ? Malformations des organes sexuels masculins, baisse des spermatozoïdes, cancer, une étude de chercheurs français apporte des preuves contre cette substance chimique dont l'interdiction n'est que progressive."

    Il s'agit d'un entretien entre le journaliste, Serge Poirot, et le Professeur René Habert. Le professeur a publié les résultats d'une étude qui a demandé quatre ans de travaux. Où est-elle publiée ? Sur le site www.plosone.org... Je vais voir : c'est en anglais, ouille ! (because my english is more than fifty years back). Retour à l'article.

    Le Bisphénol A est un produit de synthèse chimique très utile à l'industrie des plastiques. La plupart des contenants, alimentaires ou non, sont maintenant en plastique et en contiennent. Le souci est qu'il migre du contenant au contenu. Dans le cas des biberons, le bébé boit du Bisphénol A avec le lait. L'on sait maintenant que ce produit est un perturbateur endocrinien, cancérigène et neurotoxique ! Il est interdit au Canada depuis longtemps et en France depuis 2013 ! Il aura fallu beaucoup d'enfants victimes de cette molécule de synthèse pour qu'on en vienne là.

    D'après l'article, tous les autres emballages alimentaires ne seront exempts de Bisphénol A qu'en 2015 ! J'imagine que ce report de l'interdiction est dû à la pression des industriels ; ils ne savent par quoi remplacer la molécule criminelle. Certes, mais la santé publique n'est-elle pas prioritaire ?

    Ma femme et moi savions depuis longtemps ce qu'il en était. Nous avions donc affecté les boites Tupperware aux clous, aux vis et aux boulons, trouvé  en grande distribution des boites en verre pour les aliments. Le couvercle est encore en plastique, mais en principe il ne touche pas l'aliment. Quand même, merci aux fabricants qui ont prévu le coup !

    Je vous écris cela parce que la choucroute nous est arrivée sous emballage plastique. Je vous ai invité à la placer sous verre : l'acidité du jus chatouille nécessairement le plastique : que ce plastique soit certifié "de qualité alimentaire" ne change rien à l'affaire. D'ailleurs, une telle certification a-t-elle encore un sens ? Hé oui, il faut douter de tout !

    Dites, à propos, le vin est de plus en plus vendu en "cubi" : poche plastique ou poche aluminium, ce n'est guère mieux... Le vin, comme tout liquide organique, est porteur d'acidité... et je n'ai jamais cru à la neutralité de ces contenants... mais sans preuve à exhiber, je me taisais. Sujet tabou ! Même le verre, quand il est teinté, m'a dit un jour un pharmacien, peut laisser passer des éléments chimiques dans le vin ! Dionysos, à l'aide ! Aux fous !

    Le Bisphénol A est présent partout dans les emballages plastiques, mais il n'est pas seul en cause ! Le professeur Habert dit ne pas savoir par quoi les industriels vont le remplacer. Pour prédire l'effet qu'auront les autres molécules de synthèse utilisées par l'industrie, sachant qu'il en dénombre 870, on ne s'en sortira certes pas s'il faut quatre ans pour étudier, une par une, leurs effets sur l'être humain. Cela fait froid dans le dos...

    Considérant le tumulte qui est fait autour du "mariage pour tous", qui touche au symbolique mais rien de plus, et la discrétion de l'information concernant le "Bisphénol pour tous", qui ne mobilise pas les foules quand, pourtant, la survie de l'espèce humaine est en jeu, et rien de moins, je me suis senti défaillir. Alors, dans un sursaut, j'ai saisi mon tire-bouchon et couru au cellier : j'avais besoin d'un remontant !

    Car l'homme ne vit pas que de symboles, il lui faut aussi du bon vin.

     


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  • J’ai donné, dès l’ouverture du blog, les motifs de ma colère : d’une part, une définition « consensuelle » du vin biologique (le consensus de qui ? des organisations européennes de vignerons "bios", consensus fondé sur le plus petit dénominateur commun), de l’autre, la récupération commerciale, par les gens qui ont les moyens du marketing de masse, des attentes de plus en plus nombreuses de consommateurs soucieux de naturel. Cette récupération joue évidemment sur les mots et travestit le réel sans aucun scrupule, j’en ai aussi donné des exemples. Ceci pose un problème à de nombreux viticulteurs et paysans plus que consciencieux mais qui n’ont pas les moyens du marketing de masse et risquent de se voir marginalisés.

    A l’occasion des vœux de nouvelle année, madame Chantal Frick (domaine Pierre Frick), m’a écrit. Avec son accord, je cite sa lettre intégralement :

     

    Le 09/01/13 10:33, Chantal Frick (domaine Pierre Frick) m’a écrit :

    bonjour Pierre,

    Merci pour tes voeux. Nous te souhaitons aussi une belle année : santé, dynamisme, belles rencontres...

    Nous te remercions pour ton engagement renouvelé pour les vins authentiques. Les "violences" techniques (flash pasteurisation...)  et les additifs "raisonnés" permettent de plus en plus une médiatisation de " nouveaux vins sans sulfite", produits maintenant industriellement. Ces vins-là sont "purs", sans histoire, égaux à eux-mêmes, indifférents au temps et au lieu, et si vidés qu'ils se boivent sans émotion. Voilà la nouvelle mode et la nouvelle tromperie pour les amateurs de vins non avertis.

    Mais comment allons-nous nommer nos vins naturels sans sulfite ajouté maintenant ? "Vin Biologique" a été vidé de son sens depuis la sortie de ce cahier de charge européen scélérat sur la vinification biologique. "Vin zéro sulfite ajouté" ne caractérise plus l'essence de nos vins sans soufre ajouté. "Vins zéro additif " n'évoque pas la question des violences techniques, mais seulement l'aspect chimique. Quels termes pouvons-nous aujourd'hui mettre en avant, qui soit précis et non récupérable par le marketing du vin  ?

    Bien cordialement,

    Chantal Frick

     Tous les éléments du problème sont ici exposés.

    D’une part, la dénomination « qualité biologique », ici comme ailleurs, ne veut plus dire grand-chose. Je me suis passionné pour l’agriculture biologique dès 1965, à l'époque des pionniers. Il s'agissait alors de définir une qualité biologique scientifiquement constatée (la bioélectronique de Louis-Claude Vincent le permet), mais en très peu d'années s'est imposée l'idée d'une qualité biologique décrétée après débats et compromis entre intérêts contradictoires. De dérive en dérive on en est venu à ce que nous voyons pour le vin, mais n'est-ce pas un peu pareil ailleurs ? Certes, je consomme « bio » (depuis 1965), mais j’ai appris très vite à me méfier des étiquettes et donc j’achète directement au producteur... chaque fois que possible. Encore faut-il le connaître, ce producteur, le connaître assez et pouvoir lui faire confiance !

    J’ai connu Jean-Pierre et Chantal Frick en 1985, je passe au domaine Pierre Frick au moins une fois par an et je sais son sérieux. J’atteste la vérité des informations données sur leur site internet.

    En 1985, il n’y avait pas une douzaine de vignerons « bios » en Alsace. Aujourd’hui, ils sont 250 ! Combien, parmi ces 250 vignerons, ont la même rigueur que le couple Frick ? Combien se satisfont du cahier des charges validé par les instances européennes ? Combien se vouent à la plus haute qualité possible, sans aucune compromission, et y réussissent ? De ces derniers, j’en donne, à la louche, allons... guère plus de deux douzaines ! Aucun souci pour les Gingliger, Binner, Stoeffler, Spielmann, etc... Mais pour les autres ? Il faudrait pouvoir étudier, sur place et sur pièces.

    Déjà, en 1985, je découvrais, sous l’appellation vin issu de raisins de qualité biologique, des réalités bien différentes, indépendamment du goût du vin (bien sûr, il faut d’abord qu'il soit bon !).

    Le problème, c’est que les appellations officielles ne sont pas fiables : on peut rarement se fier aux AOC ni à la mention "bio" ! Oui, la "mouvance bio" a été gangrenée par la société du mensonge. Alors, à qui se fier ?

    Faut-il renoncer et s’en remettre passivement à l’offre marchande ?

    Pour ma part, jeune « ancien combattant » de la « bio », je suis en résistance contre cette collusion entre des instances officielles qui valident l’inacceptable et des vendeurs qui trichent sur les mots pour mieux vendre leur marchandise. Depuis plus de 40 ans, j’achète tout ce que je puis, légumes, fruits, viande, à des producteurs locaux que j’ai visités. Et la choucroute, et le vin, je les achète directement à des domaines que j’ai aussi visités et en lesquels j’ai placé ma confiance, en connaissance de cause !

    Si je ne prêchais pas d’exemple, qui pourrait me croire ?

    Je crois que la saine information doit être partagée et c’est pourquoi je fais connaître autour de moi les producteurs de bonnes choses, que je connais et en qui j’ai pleine confiance, c’est pourquoi l'été dernier je suis sorti de ma retraite pour créer ce blog. Et j'aspire à voir se créer un cadre collectif.

    Car, chers lecteurs, il ne suffit pas de comprendre que ce système global de communication-manipulation-marchandisation est menteur, il faut aussi accepter l’idée (maintenant largement validée par de hautes autorités scientifiques) que notre santé dépend en grande partie de la qualité de nos aliments. Soit nous avalons sans contestation la pâtée qu'on nous propose (mes chats n'ont pas le choix), soit nous réagissons. J'ai participé à la création de la première AMAP du Calvados, car les AMAP soutiennent concrètement les producteurs locaux dignes de confiance et qui ont besoin de nos achats pour vivre. Nous sommes tous solidaires, n'est-ce pas ?

    Je crois que le temps est venu d'amplifier ce mouvement, dans une prise de conscience élargie. Merci à toutes celles et à tous ceux qui m'aideront à allumer la mèche !

     

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  • Le 10 décembre dernier, nous nous sommes réunis pour goûter quelques échantillons. La parité était réussie puisque trois hommes et trois femmes constituaient le jury. Tous les vins dégustés (et tous retenus) ne sont pas en vente à Caen (et je ne vais plus organiser de groupements d'achats avant le printemps) mais si vous voulez vous en charger, cela m'intéresse ! Les coordonnées des vignerons suivent la fiche de dégustation et mes gloses.

    Les fiches sont rédigées collectivement, les gloses sont personnelles. Elles sont données dans l'ordre de la dégustation.

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    Vin de France rosé pétillant : Les Capriades 2011, "Piège à filles" (Pascal Potaire)

    Oeil : Robe rosée (peu soutenue), brillante, bulles fines (peu abondantes). 

    Nez : intense et sucré, évoque le bonbon, la pâtisserie.

    Bouche : fraîche, vive, fruitée, plaisante. Finale acidulée.

    Conclusion : servir à 8° par exemple mélangé à une salade de fruits : on arrose directement ! Ou encore vin d'apéro.

    Glose : je connais Pascal Potaire depuis au moins dix ans. Il était alors, en Touraine, régisseur du domaine de madame Junko Araï, éblouissante femme d'affaires japonaise. Vite, il se mit à son compte et, comme beaucoup de jeunes vignerons, par l'entr'aide et petitement mais  fort tenacement, se fit sa place au soleil. Comme tous les vignerons que je cite, culture biologique. Ici, pas de soufre ajouté. Vins  plaisants, sans prétention et à des prix abordables. J'en parlerai plus longuement une autre fois, car le cas est emblématique des difficultés des jeunes vignerons pour l'accès au foncier, et des solutions inédites, créatrices, qu'ils trouvent.

    Le Piège à filles" est en vente au Blida rue St Laurent à Caen.

    SARL Les Capriades, 6 route de Tours 41400 Faverolles sur Cher Téléphone : 02 54 75 58 80 Courriel : les capriades@orange.fr

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    BORDEAUX : AOC Blaye blanc 2009, sauvignon (François Décombe)

    Oeil : or ! robe assez soutenue, légèrement brillante.

    Nez : Joli nez, frais, floral et de fruits blancs très mûrs (pâte de coings). Résine, cire... et pâte d'amandes. Nez complexe, vaut la peine de s'y attarder !

    Bouche : ronde, ample et puissante. On retrouve les arômes balsamiques du nez... puis légèrement amertumée (bonne amertume). Long en bouche.

    Conclusion : Beau vin, servir à 12° sur tarte salée, plats en sauce, fromages (pâtes cuites : comté, etc). Bon rapport de la qualité au prix : prix départ-cave à 9,50 euros la bouteille.

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    BOURGOGNE Blanc Vézelay "La Châtelaine" 2011 (domaine La cadette)

    Oeil : or très très pâle, moyennement brillant, reflets verts.

    Nez : intense, de pain grillé, et puis floral (fleurs blanches).

    Bouche : gourmande, élégante, équilibrée, soupçon d'agrumes. Faible longueur en bouche.

    Conclusion : servir à 12°, vin passe-partout (poissons, etc). Facile à servir. Bon vin d'apéritif...

    BOURGOGNE Blanc Vézelay "La Galerne" 2011 (domaine La cadette)

    Oeil : or très pâle, limpide, mat...

    Nez : présent, minéral, écorce d'agrumes.

    Bouche : fruitée et minérale ; élégance et rondeur. Bel éqilibre ; long en bouche.

    Conclusion : Beau vin ! Servir à 12° sur plats de poissons, gambas grillées et fromages (chèvre, brebis). 

    Glose : je connais Jean Montanet depuis la soirée mémorable (vers la fin des années 90) où je goûtai la première cuvée vinifiée sans soufre qu'il initia, sur une suggestion de Philippe Pacalet et avec l'aide de Nicolas Luquet. C'était la "cuvée Violette" et ce nom n'était pas usurpé : le nez était de violette... Quel beau vin ! J'aime autant les rouges que les blancs à "La cadette", mais Jean Montanet n'a actuellement plus de rouge à vendre... Un de ces blancs, je ne sais plus lequel, est en vente au Blida, allez-y vite, tant qu'il en reste !  Si "La Châtelaine" est une tendre charmeuse,  "La Galerne" est à mon sens un bien beau blanc de Bourgogne. Et si votre route vous amène près de Vézelay, sachez que vous êtes tout près de "la cadette" :

    Domaine de la cadette, Catherine et Jean Montanet

    17 rue de l'abbé Pissier       89450 ST PERE SOUS VEZELAY

    Tél : 03 86 33 24 25

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    BORDEAUX Vin de France 2010 "AUTREMENT"                 Château Lamery (Jacques Broustet)

    Oeil : rouge soutenu, un peu grenat, opaque.  

    Nez : intense ; crème de cassis au premier nez ; fruits noirs : sureau, mûres

    Bouche : friande et gourmande ! Structuré, les tanins présents ne sont pas agressifs.

    Conclusion : Très beau vin "nature" (aucun soufre ajouté). On se régale ! Vin recommandé. Servir à 16, 17° sur viandes rouges. Un vin qui met de bonne humeur...

    Glose : ce vin n'a manifestement pas droit à une noble appellation, sans doute parce qu'il est nettement meilleur que bien des grands châteaux très médiatisés. Mais c'est véritablement une superbe réussite. Je crains qu'il ne soit encore vendu à Caen, demandez à Caroline du Blida de l'acheter, puisqu'elle a en rayons le Blanc moelleux de Jacques Broustet... Et si vous passez du côté de la campagne bordelaise, ne manquez pas de faire le plein chez l'artiste (dont il nous reste à goûter le blanc moelleux).

    Château Lamery, Jacques Broustet (vigneron artisan)

    2 route de Gaillard 33490 ST PIERRE D'AURIGNAC

    Tél : 05 56 63 31 69 et/ou 06 21 05 36 79

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     CÔTES DE BORDEAUX 2010 BLAYE (François Décombe)

    Oeil : belle robe touge profond, opaque.

    Nez : fruits noirs.

    Bouche : Capiteuse, tannique, puissante, riche, équilibrée. Légère amertume (amandes). Longueur en bouche moyenne.

    Conclusion : beau vin (pour coq au vin : mais il faut trouver le coq !). Servir à 16°. Pour pintades, canards... Vin recommandé.

    Glose : Les tarifs de monsieur Décombe sont très raisonnables : 9 € pour le rouge et 9,50 € pour le sauvignon blanc. Je pose la question : qui serait intéressé par un groupement d'ahat de ces vins ? Bien sûr, ceci serait possible après les fêtes. François Décombe, vigneron en biodynamie,  sulfite modérément ses vins à la mise en bouteilles, et à dose très faible.  

    Messieurs Décombe et Broustet nous réconcilient avec le terroir bordelais.

    Domaine François Décombe (Château la Haie)

    La Haie 33820 PLEINE-SELVE  Tél : 06 72 94 53 37

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    Voilà, mon compte-rendu est terminé. Bien sûr, je ne vous parle pas des vins que nous avons refusé. Jamais je n'ai fait cela : car le vigneron qui m'a fait la confiance de me remettre des échantillons doit certes savoir pourquoi nous ne promouvons pas son vin, mais en tout cas ne mérite aucunement la moindre contre-publicité.

    Bonnes fêtes de fin d'année !  TRINK !

     

     


     

     

     


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