• A propos des revues "people"

    Je remercie beaucoup messieurs Rémi Jobin et Carl Ansquer, cavistes, de me permettre de publier ici la lettre qu'ils ont envoyée voici quelques jours à la Revue des Vins de France. Voici :

    Les fromages rares et le vin, accords très salés !

    Fidèles lecteurs de la Revue du Vin de France, le dernier numéro du mois d'octobre avec le dossier sur « les fromages rares et le vin » proposé par Véronique Richez-Lerouge et Olivier Poussier nous est apparu fort intéressant, autant pour la rareté des fromages choisis que pour les portraits des maîtres-fromagers.

    Cependant, nous sommes « agacés » par les propositions de vins de M. Poussier : souvent les mêmes domaines prestigieux à des prix inaccessibles pour les vrais amateurs : Chablis Grand Cru Valmur 2003 de Raveneau à plus de 100€ et quasi introuvable, avec en autre piste un Hermitage blanc 2002 de Chave, encore plus cher et introuvable ! Un vin de table « Pressurage de Novembre » 2007 de Patrick Charlin avec en autre piste un Pinot Gris « Rangen de Thann » 2008 de Zind-Humbrecht à au moins 75€... !

    D'autres vignerons pleins de talent auraient pu trouver leur place dans cette sélection et bénéficier d'une publicité dont les domaines cités plus haut n'ont aucun besoin !

    Rémi Jobin , « Rouge et Blanc » à Caen et Carl Ansquer, «  Vins et Terroirs Normands » à Biéville-Beuville.

    En effet, les cavistes se doivent d'être de fidèles lecteurs de la "RVF" quand un bon nombre de leurs clients y sont abonnés et s'en abreuvent (si j'ose écrire), croyant ainsi acquérir une véritable culture du vin ! Le caviste doit donc être en mesure de composer avec les discours de sa clientèle !

    J'ai toujours été très étonné par ces revues (en quadrichromie sur papier glacé), quand la somme des publicités et autres publi-reportages excède celle des articles réputés objectifs des journalistes, dévoilant ainsi l'équilibre du budget et où pèse le plus l'intérêt : celui de l'annonceur, ou celui de la libre information ? Né dans la Bourgogne vinicole, brièvement titulaire, auprès de mon père, d'une carte de courtier de campagne, la réalité du vin est pour moi, depuis toujours, radicalement autre que l'image qu'en donnent ces revues.

    Mais j'ai fini par comprendre qu'à l'instar des revues pie-peulles, elles ne sont pas là pour informer, mais pour faire rêver les exclus de la fête des riches, et surtout pour conforter les privilégiés dans leur fausse certitude d'appartenir à une élite cultivée !

    Pour ma part, je préfère les rêves qui m'autorisent, comme à tout un chacun, et de mon verre à mon gosier, l'expérience personnelle de la magie du vin...

    J'ajoute ceci : j'ai connu le cas d'un vigneron qui fut un jour "aspiré" par les petits-maîtres du vin parisiens : ses tarifs ont alors plus que doublé mais le voilà à la merci d'un lâchage de ces messieurs : si un jour ils lui préfèrent un autre, il est "mort" (économiquement). Car sa nouvelle clientèle obéit d'abord aux suggestions des faiseurs de rois...

    Aussi, j'invite à la fidélité pour les vignerons dont les vins sont à la portée de tous les amateurs - du moins tant que la qualité est là ! Puissions-nous ainsi les prémunir contre les tentations d'un marketing douteux et dangereux.

    TRINK !

     


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