• BIBOVINO, compte-rendu de visite...

    Chères et chers assoiffé(e)s inscrits à ce blog,

    je reviens sur BIBOVINO, ce "concept" créé tout exprès pour un "segment de marché" jeune, "libéré" (ou ignorant) de toute culture du vin "classique", près de ses sous (on veut la qualité mais le moins cher possible, opinion que d'ailleurs je partage), avec la caution d'un caviste-expert pour lequel j'ai de l'estime (laquelle n'exclut naturellement pas l'esprit critique).

    Louba et moi sommes donc allés ce 2 mars déguster au site caennais, 10 bis rue Froide, après être allés saluer Ronan Datin, officiant dans sa cave proche (Rouge et Blanc). Cave dont j'ai déjà dit beaucoup de bien...

    A Bibovino, nous avons été accueillis par le maître des lieux, Benoit Leclerc, et nous avons eu droit à une dégustation gratuite de la quasi-totalité des vins embibés là. Dégustation accompagnée de pain et d'un choix de très bons fromages. Soit dit en passant, le fromage sert toujours à gommer les défauts du vin et aucun professionnel ne s'y laisse prendre. Mais je ne venais pas en "pro" attentif à traquer le moindre défaut... J'ai quand même demandé un crachoir !

    Si les vins ne m'ont pas enthousiasmé, loin de là, l'ensemble est d'une qualité moyenne honorable. Plaisants à boire, les beaujolais mis à part (trop acides, un peu amers). Plaisants, c'est le mot juste. Evidemment, je n'ai pas trouvé ici le "plus" que je recherche dans le vin ... mais que je trouve chez les meilleurs vignerons et chez les bons cavistes.

    Benoit Leclerc étant d'une parfaite urbanité et jouant la transparence, je n'ai pas fait mystère de l'existence de mon blog et de mon article assassin. J'ai dit mes vives réticences à l'embibage tant qu'il n'est pas démontré que le contenant n'est pas nuisible au contenu. Benoit Leclerc m'a informé qu'une étude est en cours sur l'innocuité des plastiques utilisés, je serai attentif aux résultats comme aussi à l'indépendance des chercheurs.

    Je ne suis nullement anti-bib par principe. Car subordonner la culture du vin à l'usage de la bouteille est abusif. La bouteille est apparue sur les tables voici deux siècles environ quand l'usage du vin est attesté voici cinq millénaires au moins. En bon disciple de Dionysos, la transgression ne m'effraie pas (pourvu qu'elle apporte un mieux). Or le principe du BIB est séduisant : jusqu'à la dernière goutte, l'air n'entre pas au contact du vin, sa parfaite conservation est donc assurée. Reste que mon expérience m'avait convaincu de renoncer à cet emballage. Cependant, pourquoi homo sapiens buvens ne créerait-il pas un jour un plastique souple totalement neutre ? Tant que je n'en suis pas certain, je reste bien sûr fidèle au verre.

    Benoit Leclerc nous a montré sur plusieurs BIB la date d'embibage : 19 septembre 2015. Les vins ne semblaient pas en souffrir mais je ne suis tout de même pas convaincu. Il nous a dit que les mises en BIB se faisaient tous les quatre mois. Mouais...

    J'ai soulevé la question du taux de sulfitage des vins. Benoit Leclerc n'avait pas de fiches d'analyses à me montrer mais m'a dit que Bruno Quenioux, le sélectionneur, insistait pour un léger sulfitage car des refermentations en BIB s'étaient produites, en faible proportion certes (1 sur 1000, nous a-t-il dit). Question à approfondir ?

    J'ai dit aussi mon refus de la viticulture dite "raisonnée" et là j'ai touché du doigt, de l'aveu de Benoit Leclerc, la difficulté de l'entreprise à se procurer des volumes suffisants tant son expansion est rapide. L'équation du rapport de la qualité à la quantité est facile à comprendre. Or, quand les gros volumes sont indispensables, la "grosse cavalerie" arrive... au galop ! C'est en tout cas le risque...

    Je suis donc définitivement "happy few"...

    Conclusions provisoires :

    1) Benoit Leclerc est un bon commerçant, au meilleur sens du terme, et je lui souhaite le succès.

    2) Bibovino vise un grand public peu regardant sur les nuances et l'expression fine du terroir, mais la prestation est très bien pensée et bien faite, au mieux de ses limites évidentes.     

    3) Je ne regrette pas mon expérience de ce matin et vous invite à faire un tour dans la boutique. Mais, de grâce, si comme Louba vous faites un achat, évitez le "raisonné-cause-toujours" (je l'appellerai ainsi) et de préférence prenez un BIB embibé depuis peu ! Pas depuis six mois...

    TRINK !

    Pierre Paillard

     

     

     


  • Commentaires

    1
    Myriam
    Vendredi 4 Mars 2016 à 11:26

    Bonjour Pierre et merci pour toutes ces précisions !

    J'ai une question qui n'a pas de rapport avec le texte.

    J'ai des amis qui observent un mal de tête avec avoir bu du vin "bio" raisonnablement bien sûr et en provenance de biocoop, est-ce que tu peux expliquer ce qui se passe et si tu as déjà eu cette réflexion ? Merci de ta réponse et au plaisir de te lire.

     

     

     

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