• Le Bisphénol A pour tous

    En page 4 du quotidien Ouest-France, daté 12 et 13 janvier 2013, l'article : "Bisphénol A, menace sur la reproduction humaine ? Malformations des organes sexuels masculins, baisse des spermatozoïdes, cancer, une étude de chercheurs français apporte des preuves contre cette substance chimique dont l'interdiction n'est que progressive."

    Il s'agit d'un entretien entre le journaliste, Serge Poirot, et le Professeur René Habert. Le professeur a publié les résultats d'une étude qui a demandé quatre ans de travaux. Où est-elle publiée ? Sur le site www.plosone.org... Je vais voir : c'est en anglais, ouille ! (because my english is more than fifty years back). Retour à l'article.

    Le Bisphénol A est un produit de synthèse chimique très utile à l'industrie des plastiques. La plupart des contenants, alimentaires ou non, sont maintenant en plastique et en contiennent. Le souci est qu'il migre du contenant au contenu. Dans le cas des biberons, le bébé boit du Bisphénol A avec le lait. L'on sait maintenant que ce produit est un perturbateur endocrinien, cancérigène et neurotoxique ! Il est interdit au Canada depuis longtemps et en France depuis 2013 ! Il aura fallu beaucoup d'enfants victimes de cette molécule de synthèse pour qu'on en vienne là.

    D'après l'article, tous les autres emballages alimentaires ne seront exempts de Bisphénol A qu'en 2015 ! J'imagine que ce report de l'interdiction est dû à la pression des industriels ; ils ne savent par quoi remplacer la molécule criminelle. Certes, mais la santé publique n'est-elle pas prioritaire ?

    Ma femme et moi savions depuis longtemps ce qu'il en était. Nous avions donc affecté les boites Tupperware aux clous, aux vis et aux boulons, trouvé  en grande distribution des boites en verre pour les aliments. Le couvercle est encore en plastique, mais en principe il ne touche pas l'aliment. Quand même, merci aux fabricants qui ont prévu le coup !

    Je vous écris cela parce que la choucroute nous est arrivée sous emballage plastique. Je vous ai invité à la placer sous verre : l'acidité du jus chatouille nécessairement le plastique : que ce plastique soit certifié "de qualité alimentaire" ne change rien à l'affaire. D'ailleurs, une telle certification a-t-elle encore un sens ? Hé oui, il faut douter de tout !

    Dites, à propos, le vin est de plus en plus vendu en "cubi" : poche plastique ou poche aluminium, ce n'est guère mieux... Le vin, comme tout liquide organique, est porteur d'acidité... et je n'ai jamais cru à la neutralité de ces contenants... mais sans preuve à exhiber, je me taisais. Sujet tabou ! Même le verre, quand il est teinté, m'a dit un jour un pharmacien, peut laisser passer des éléments chimiques dans le vin ! Dionysos, à l'aide ! Aux fous !

    Le Bisphénol A est présent partout dans les emballages plastiques, mais il n'est pas seul en cause ! Le professeur Habert dit ne pas savoir par quoi les industriels vont le remplacer. Pour prédire l'effet qu'auront les autres molécules de synthèse utilisées par l'industrie, sachant qu'il en dénombre 870, on ne s'en sortira certes pas s'il faut quatre ans pour étudier, une par une, leurs effets sur l'être humain. Cela fait froid dans le dos...

    Considérant le tumulte qui est fait autour du "mariage pour tous", qui touche au symbolique mais rien de plus, et la discrétion de l'information concernant le "Bisphénol pour tous", qui ne mobilise pas les foules quand, pourtant, la survie de l'espèce humaine est en jeu, et rien de moins, je me suis senti défaillir. Alors, dans un sursaut, j'ai saisi mon tire-bouchon et couru au cellier : j'avais besoin d'un remontant !

    Car l'homme ne vit pas que de symboles, il lui faut aussi du bon vin.

     


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