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Notre soirée du 17 avril au café Pouchkine
Notre ami Pierre-François s'est inscrit pour la soirée du 17 et m'a envoyé sa contribution poétique à cette soirée. J'ai le plaisir de vous la faire suivre ci-dessous :
Extrait de "A Némésis" de Lamartine
Honte à qui peut chanter pendant que Rome brûle,
S'il n'a l'âme et la lyre et les yeux de Néron,
Pendant que l'incendie en fleuve ardent circule
Des temples aux palais, du Cirque au Panthéon !
Honte à qui peut chanter pendant que chaque femme
Sur le front de ses fils voit la mort ondoyer,
Que chaque citoyen regarde si la flamme
Dévore déjà son foyer !
Honte à qui peut chanter pendant que les sicaires
En secouant leur torche aiguisent leurs poignards,
Jettent les dieux proscrits aux rires populaires,
Ou traînent aux égouts les bustes des Césars !
C'est l'heure de combattre avec l'arme qui reste ;
C'est l'heure de monter au rostre ensanglanté,
Et de défendre au moins de la voix et du geste
Rome, les dieux, la liberté !
Mais j'ai la réponse !!
En mil neuf cent trent’sept que faisiez-vous mon cher ?
J’avais la fleur de l’âge et la tête légère,
Et l’Espagne flambait dans un grand feu grégeois.
Je chantais et j’étais pas le seul « Y’a d’la joie ».
REFRAIN :
Honte à cet effronté qui peut chanter pendant
Que Rome brûle, ell’ brûl’ tout l’temps…
Honte à qui malgré tout fredonne des chansons
A Gavroche, à Mimi Pinson.
Et dans l’année quarante mon cher que faisiez-vous ?
Les Teutons forçaient la frontière, et comme un fou,
Et comm’ tout un chacun, vers le sud, je fonçais.
En chantant « Tout ça, ça fait d’excellents Français ».
(au refrain)
A l’heure de Pétain, à l’heure de Laval,
Que faisiez-vous mon cher en plein dans la rafale ?
Je chantais, et les autres ne s’en privaient pas,
«Bel Ami», «Seul ce soir», «J’ai pleuré sur tes pas».
(au refrain)
Mon cher, un peu plus tard, que faisait votre glotte
Quand en Asie ça tombait comme à Gravelotte ?
Je chantais, il me semble, ainsi que tout un tas
De gens, “Le déserteur”, “les croix”, “ Quand un soldat”.
(au refrain)
Que faisiez-vous mon cher au temps de l’Algérie,
Quand Brel était vivant qu’il habitait Paris ?
Je chantais, quoique désolé par ces combats,
“La valse à mille temps” et “Ne me quitte pas”.
(au refrain)
Le feu de la ville éternelle est éternel.
Si Dieu veut l’incendie il veut les ritournelles.
A qui fera-t-on croir’ que le bon populo,
Quand il chante quand même, est un parfait salaud ?
(au refrain)
Oui, le vin et les amis c'est important !
Pierre-François
Avec l'accord de Pierre-François, mis en ligne par Pierre Paillard.
P.S : il reste de la place le 17, vous vous espérons nombreux...
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