• Le 19 novembre, nous avions dégusté une huitaine de vins et je ne vous ai entretenu que de trois vins de Sancerre. Parmi les autres, un seul est à vendre, il est temps que je vous en parle ! Il le mérite assurément, et vous le trouverez au Blida d'chez Zanne à Caen (voir l'adresse en page cavistes en Normandie). Voici la fiche de dégustation :

    Mano a Mano 2011 (vin de France)

    Oeil : rouge sombre, trouble.

    Nez : assez fermé ; au premier nez éther résiné, goudronné (famille terpénique) ; au deuxième nez - après agitation - senteurs de fleurs, de fruits, épices (poivre du Séchouan ?)

    Bouche : attaque franche, belle acidité ; tanins encore un peu rêches (il faut l'attendre encore quelques mois, ces tanins sont jeunes). Légèrement rustique, vin de soif.

    Conclusion : pour grillades, casse-croûte.

    Gloses personnelles : le vigneron, ou plutôt le couple de vignerons, effectue un labeur ingrat sur des vignes en terrain aride, d'où de faibles rendements, ce qui ne se retrouve pas dans le prix très raisonnable. Mais ce vin est pour moi bien plus qu'un vin de soif. En fait il est, en alternance avec le vin des Cévennes de Jean-Claude Lapierre, mon vin de table préféré : son plus faible degré alcoolique est un facteur positif et surtout ce vin me nourrit ! Car, au-delà des perceptions sensorielles, il y a ce que j'appelle "la réponse du corps", et mon corps me dit que ce vin me fait du bien... Je me sens bien, ma digestion est plus facile. Bien sûr, vinification sans soufre. Comme je "suis" ce vigneron et ses vins depuis des années déjà, je sais pouvoir lui faire confiance : car il n'avait pas de fiche d'analyse à nous fournir, il n'en fait faire que lorsqu'il doit exporter, c'est une question de coût. Je vous engage vivement à essayer ce vin ! Ce qui vous fait une raison pour faire une visite au Blida et demander conseil à Laurence ou Caroline. 

    Et si vous vous vous rendez dans le Roussillon, prévoyez de rendre visite à Anthony Guix et Véronique Souloy, bien sûr vous aurez téléphoné quelques jours plus tôt pour prendre leurs convenances et confirmé la veille de votre passage. Sur place, vous aurez une chance de trouver d'autres cuvées à la vente (le vin rouge de vieilles vignes est magnifique, le blanc est fort bon). Enfin, à la propriété les prix sont doux...

    Domaine du Matin calme
    Véronique Souloy et Anthony Guix
    5 rue Rouget-de-l’Isle
    66170 Millas
    a_guixfr@yahoo.fr
    04 68 51 73 08


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  • Comme ce blog le proclame dès l'accueil, comme le redit le texte sur l'actualité de Dionysos, la convivialité est au coeur de ma démarche.

    Le mot est dû à Brillat Savarin, auteur de la "Physiologie du goût", publiée en 1825. Ce mot évoque l'image de commensaux ou convives partageant un repas. Il a été repris et amplifié de façon magistrale par Ivan Illich.

    Dans les années 70, je m'étais régalé de l'ouvrage “La convivialité” (comme d'ailleurs de tous les livres d'Ivan Illich). Cette approche correspondait à mes aspirations, dans une société de plus en plus en proie à l'individualisme, destructeur de tout lien social. La semaine dernière, comme j'évoquais ce sujet devant notre ami Michel Lagrange, il me conseilla vivement de lire “De la convivialité”, ouvrage collectif récent, qui reprend et développe les thèmes abordés par Illich. J'ai acquis ce livre, je suis en train de le lire et je me régale. Sans plus attendre, je le recommande à toutes celles et à tous ceux qu'interroge la dérive de nos sociétés vers le chaos... et se demandent quelles stratégies de résistance (et de transformation) nous pourrions découvrir et mettre en oeuvre pour préserver et surtout régénérer ce qui reste de notre “humanité perdue” (selon le titre d'un autre maître-livre, d'Alain Finkielkraut).

    Je suis désireux de connaître vos réactions et réflexions à ce sujet. Je souhaite que ce blog puisse être aussi le lieu d'une réflexion collective sur les modalités, la place et le rôle de la convivialité dans notre vie.

    En tout cas, je vous prie de ne pas voir en ceci un "caprice intello". Au contraire, il s'agit d'interroger, pour l'améliorer, le concret de nos existences. Lorsque David et moi avons organisé la fête des voisins ce printemps, et ainsi vécu avec quelques autres une belle soirée, cela avait du sens puisque depuis 1985, date de mon arrivée dans le quartier, les voisins ne se parlaient (presque) pas.... Nos relations de voisinage ont été transformées ce soir-là.

    Allons, à vous lire !

    Les cooordonnées du livre : Alain Caillé, Marc Humbert, Serge Latouche et Patrick Viveret : "DE LA CONVIVIALITE, dialogues sur la société conviviale à venir", aux éditions de la Découverte.


     

     


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  • Ce 7 décembre, je m'acquitte enfin de mon compte-rendu de la dégustation du 19 novembre : dans l'adversité informatique depuis plus de deux semaines, et pour finir en pleine migration du "monde PC" vers le "monde MAC" (merci à mes deux dépanneurs, Nicolas pour le PC, Eric pour l'iMac et pour l'apprentissage d'Eklablog), j'ai assuré l'essentiel et rien de plus.                     J'espère que semblable situation ne se reproduira plus !

    Le 19 novembre, nous avons donc goûté trois vins d'appellation AOC Sancerre (cépages 100% sauvignon). Ils nous viennent de Vincent Gaudry, vigneron à Sury en Vaux, à 4 km de Sancerre. Je le connais depuis longtemps mais n'avais jamais encore proposé son vin, en dépit des suggestions de mon ami Marcel Bénard et de Laurent, le caviste du "Feu à la cave" ! L'injustice est réparée !

    Vincent Gaudry pratique la biodynamie (il m'a envoyé, outre les bouteilles d'échantillons, le dossier complet de ses certifications, fiches techniques et fiches d'analyses, consultable sur demande). Deux vins sur trois sont sans sulfites ajoutés et, pour celui qui l'est, rien à redire...

    Dans l'ordre de dégustation, voici les commentaires de notre jury, que j'ai prises à la volée puis reflétées au jury pour confirmation :

    SANCERRE Blanc 2011 "Le Tournebride"

    Oeil : robe or blanc, cristalline, brillante. 

    Nez : intense (très ouvert), expressif ; floral (fleurs blanches) et aussi fruits frais ; bourgeons de cassis, notes d'agrumes (pamplemousse) ; minéral enfin. Très beau "nez", frais, complexe.

    Bouche : belle attaque, fraîche. Charnue et bien équilibrée. Forte prégnance des agrumes. Bonne amertume...

    Conclusion  : Beau travail, très joli vin ! Servir à 10 ou 12 ° C sur quenelles, poisson et fruits de mer, sur crottin de Chavignolles évidemment mais aussi sur tous fromages de chèvre.

    SANCERRE Blanc 2010 "Constellation du Scorpion"

    Oeil : robe or blanc cristalline et légèrement mate.

    Nez : complexe, beurré, évoque la pâtisserie ; fruits blancs (poire) et pâte de coings. Note finale de réglisse.

    Bouche : charnue, toute en rondeur ; peu de puissance ; zeste d'agrume (note amertumée agréable).

    Conclusion : Servir à 12° sur viande blanche, poisson en sauce (lotte) coquilles St Jacques ou fromage de chèvre

    SANCERRE Blanc 2010 "Cuvée Vincent sans soufre"

    Oeil : robe jaune paille, voilée avec reflets nacrés.

    Nez : intense et complexe, terpènes en premier nez, minéral. Note beurrée, fruits confits surmûris, truffe et champignons...

    Bouche : attaque vive, légèrement perlante, amertume agréable, finale acidulée. On retrouve les arômes du nez (coings, champignons)...

    Conclusion : Curiosité en Sancerre, vin de dégustation pour amateurs. Servir à 12 ou 13° sur poule au pot, poule au riz ou toute volaille fermière.

    Gloses personnelles : Ces trois vins sont recommandés par notre jury. Cependant l'unanimité s'est faite pour le Tournebride, pourtant ce vin est sulfité ! Mais en gros, sulfité à la moitié de ce qu'autorise le cahier des charges "bio"  ! Ce soufre ne gêne donc en rien. Les autres cuvées, sans soufre ajouté, méritent  d'être dégustées mais, d'une part, Tournebride leur est supérieur au plan gustatif, d'autre part son prix est tout à fait abordable pour un vin de cette classe (c'est un très grand Sancerre, avis partagé par un de nos goûteurs, grand connaisseur des vins de Loire).

    TARIFS départ-cave : Tournebride, 12 € la bouteille, Scorpion, 20 € la bouteille et Vincent, 25 € la bouteille.  

    PROPOSITION : je me suis entretenu au téléphone avec monsieur Gaudry. Il n'a pas de revendeur dans le Calvados. Pour faire connaître son vin, il accepte la formule que je lui ai suggérée d'un colis-découverte : quatre bouteilles de Tournebride, une de Scorpion et une de Vincent, total du vin 93 €. Nous arrondissons à 100 € pour participer aux frais d'expédition. Qu'en dites-vous ?

    Groupement pour mes abonnés proches de Caen : Hors du colis découverte, vous commandez ce que vous voulez et ajoutez autant de fois 7 € que de cartons de 6 bouteilles. Je préconise le colis-découverte car Scorpion et Vincent provoqueront l'étonnement de tout véritable amateur. Vous faites votre chèque à l'ordre de Vincent Gaudry et vous l'adressez, avec le détail de votre commande, à Pierre Paillard 133 rue Quesnel 14200 Hérouville St Clair, avant samedi 15 décembre. D'après monsieur Gaudry, nous serons livrés avant Noël (en tout cas avant le Nouvel An).

    Le vigneron m'assure qu'il n'est pas besoin de laisser reposer ses vins avant de les servir. Nous pourrons donc les boire au Réveillon.

    Philosophie de cet ultime groupement d'achat de l'an 2012 : l'avenir est inquiétant, la barbarie menace...                    Alors, au diable l'avarice ! Investissons dans le meilleur avant-boire : ainsi connaîtrons-nous encore des jours heureux ! 

     

     


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  •  Dans un précédent billet (les vins sans sulfites, les honneurs et la grande distribution) j'ai évoqué les questions posées par une publicité largement médiatisée... Le vin qui rapporta un trophée à un négociant (et je ne dirai jamais de mal des négociants en général, j'en connais de fort honnêtes !) est décrit comme "sans soufre ni additifs". Fort bien !

    Mais ne croyez pas pour autant que cela veut dire que vous boirez un vin dans lequel il n'y a que du jus de raisin, que rien n'aura pu être ajouté à la vendange. Car il faut distinguer les "additifs" des "auxiliaires de vinification". Ainsi l'ajout de levures sélectionnées, ou l'utilisation de bentonite, rentrent dans la catégorie des "auxiliaires" et pas des "additifs". Et les levures sélectionnées peuvent éventuellement résulter d'un bidouillage du génôme... Certes, on vous assurera qu'il ne s'agit nullement d'un OGM, puisque l'on n'a pas introduit dans le génôme de la levure en question les gènes codants provenant d'une autre espèce, par exemple de fraise... Il faudrait dire : "sans sulfite ni intrants"...

    Ainsi vivons-nous, médias aidant, dans un univers virtuel déconnecté de l'univers réel mais se présentant comme tel... Evidemment, cela arrange certains acteurs du monde économique (ou, selon le cas, du monde politique) dont l'intérêt est de nous faire prendre les vessies pour des lanternes...

    Si le premier émetteur du "jeu de mots" qui camoufle une réalité ne bénéficiait pas de la complicité passive ou active des gens qui ont le pouvoir de tolérer une situation ou le pouvoir de lui donner un retentissement médiatique, la situation serait plus saine !

    Mais je crains qu'il n'en soit rien, dans aucun des domaines de la vie... Nous vivons dans la société du mensonge, tout simplement.

     Ainsi en arrivons-nous, peu à peu, à la situation globale décrite par Noël Pons dans son livre "La corruption des élites" (Odile Jacob, éditrice). Dans l'apathie générale ? Certes non, heureusement !

    Ceci dit, dans le cas de monsieur Gérard Bertrand, le vendeur de vin sans soufre ni additifs, je me garderai bien de le qualifier de menteur : simplement, je m'interroge ! En attendant d'avoir les réponses à mes questions, je sais chez qui trouver de vrai vin, j'en ai bien besoin pour garder courage !

    Et puis, cela fait partie du jeu, du grand jeu de la vie...


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  • J'ai le plaisir de vous inviter à consulter le site de l'association "A Caen le vin". (il suffit de cliquer là)

    L'information sur le salon est donnée en première page, en haut. Vous pourrez cliquer sur le lien avec le site internet du lieu d'accueil, la baronnie de Bretteville sur Odon.

    Vous pourrez aussi cliquer sur la liste des exposants.

    Parmi ces exposants, je recommande celles et ceux que je connais et en qui j'ai toute confiance :

    Catherine et Jean Montanet (domaine de la Cadette) pour la Bourgogne,

    Christine, Joël et Jérémy Ménard (le domaine des Sablonnettes) pour l'Anjou.

    Véronique Souloy et Anthony Guix (domaine du Matin Calme) pour la Catalogne française.

    Françoise et Jean-Baptiste Dutheil de la Rochère (château Ste Anne) à Bandol.

    Nathalie Gaubicher (domaine Le Briseau) en Jasnières mais aussi

    Jean-Pierre Robinot (l'Ange-Vin) en Jasnières encore.

    Emile Hérédia (domaine de Montrieux) en coteaux du Vendômois,

    Pascal Potaire (domaine les Capriades) en Touraine,

    et enfin Catherine et Frédéric Pacory pour leur superbe poiré du Domfrontais !

    Dans tous les cas, il faut goûter avant d'acheter !

    J'ai demandé à ces vignerons de me confier des échantillons que nous soumettrons à notre collège de dégustateurs, mais vous pouvez vous faire vous-même votre religion, verre en main ! Nous ne ferons pas des groupements d'achats toutes les semaines, et peut-être aucun autre de  vin avant Noël !

    Je ne dirai rien des autres vignerons présents au salon, je les connais trop peu (tels Catherine et Gilles Vergé, Stéphanie Roussel) et que dire de ceux que je ne connais pas du tout ?

    Je tiens en effet à préciser que j'ai fait, par le passé, quelques mises au point avec Hervé Vesque, qui eut le très grand mérite d'ouvrir à Caen une cave de vins "naturels" et de créer ce salon. Cependant, il avait du mal à accepter l'ambiguïté de la notion de "vin naturel", laquelle ne désigne qu'une vinification sans sulfites ni additifs ajoutés. Cette ambiguïté a permis à des propriétaires qui ne pratiquent pas la viticulture biologique ou biodynamique, cette éco-responsabilité pour moi fondamentale, de s'infiltrer un peu partout, y compris en ce salon, et de récupérer les faveurs des gentils et crédules amateurs que nous sommes (de leur point de vue, je suis certes un ayatollah du bio, mais qu'importe !).

    Comme j'ai "repris du service", dans un an, notre sélection de vignerons sera beaucoup plus grande : il me faut le temps de "mettre la machine en route" !

    Donc, ce week-end, si vous en avez le loisir, goûtez partout et interrogez les vignerons sur leurs pratiques viti et vinicoles. Vos commentaires seront accueillis sur le blog avec grand plaisir !



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